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Avril 23 : Inquiétudes concernant la santé des enfants suite à l’incendie de l’école Notre-Dame des Grâces

Incendie à Notre-Dame des Grâces avenue du Chant d’Oiseau à Woluwe-Saint-Pierre

Le texte de mon interpellation :

Incendie à Notre-Dame des Grâces avenue du Chant d’Oiseau à Woluwe-Saint-Pierre

 

Partie A – L’exposé :

Mr. le Bourgmestre, 

Comme vous le savez, le samedi 1er octobre 2022, un grave incendie a dévasté l’école Notre-Dame des Grâces au départ de sa salle polyvalente.

Le lundi 10 octobre, les classes les moins impactées ont pu réintégrer leurs locaux et, le lundi 7 novembre, tous les élèves ont pu réintégrer l’école. Les parents d’élèves ont tous été agréablement surpris par cette rapidité d’exécution – à tout le moins dans un premier temps –.

Selon des parents qui m’ont contactée, certains enfants se plaignent depuis lors de troubles respiratoires. D’autres enfants et enseignants auraient des maux de tête. Durant plusieurs semaines, une forte odeur de brûlé était perçue dans les locaux et des enfants rentraient le soir à la maison avec des vêtements qui sentaient le brûlé.

Les élèves ont vu passer plusieurs équipes de spécialistes protégées de la tête aux pieds pour nettoyer la suie dans le reste de l’école. Pour rappel, du mobilier en plastique ou avec des vernis, des frigos et du matériel de cuisine ont brûlé dans ces locaux. Selon les pompiers que j’ai pris le soin de contacter avant de vous interpeler, la combustion de ces matériaux lors de l’incendie a très probablement dégagé des fumées toxiques chargées de Composés Organiques Volatiles (COV) et de particules fines, très dangereuses pour la santé. Un incendie produit également des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP). Les HAP sont des Composés Organiques Semi-Volatiles (COSV) et sont présents essentiellement sur les poussières. Les changements de températures et le chauffage des locaux les rendent volatiles. Ces composés chimiques peuvent notamment générer des troubles respiratoires, des migraines et irriter les yeux. Ils sont classés cancérigènes et perturbateurs endocriniens.

Il ressort également de l’avis de la commission de concertation du 27 janvier 2022 du projet d’extension de l’école qu’il y a une présence d’amiante dans les revêtements de sols de l’école (un des objectifs de ce projet est de les retirer et mettre de nouveaux revêtements de sols). Certains parents craignent que la chaleur dégagée lors de l’incendie et les actions de nettoyage qui ont suivi aient pu également libérer d’autres éléments nocifs pour la santé de leurs enfants, emprisonnés dans les sols jusque-là. 

Ce n’est que le jeudi 12 janvier 2023, que des éléments calcinés ont été retirés de la salle polyvalente par des équipes encore une fois protégées de la tête aux pieds. Selon les parents qui m’ont contactée, la forte odeur de brûlé qui s’était au fil des jours atténuée a refait vivement surface. Le fait que cette odeur n’avait pas totalement disparu pourrait s’expliquer par le fait qu’une des deux bouches d’aération de la salle polyvalente qui donne sur le couloir de la section maternelle était restée ouverte pendant tout ce temps.

Ce n’est que le 23 mars que cette bouche d’aération a enfin été colmatée suite à un contact téléphonique que j’ai eu avec le pouvoir organisateur de l’école. Toutefois, les parents d’élèves ont par la suite constaté que la porte entre ce même couloir et la salle polyvalente restait par moment (notamment toute la journée du 6 avril) grande ouverte, libérant dans l’école de nouveaux relans toxiques.

Enfin, depuis le mercredi 10 avril, la salle polyvalente a commencé à être vidée de son contenu carbonisé.

Ni l’école, ni l’administration communale que certains parents ont contacté ne semblent avoir communiqué à ce propos de manière à rassurer ceux-ci. Des parents sont inquiets pour la santé de leurs enfants, mais n’osent pas/plus en référer ouvertement à la direction de l’établissement qui considère qu’il est normal – je les cite – que « cela ne sente pas la rose après un tel incendie ».

C’est pour ces raisons que je souhaite vous interpeler aujourd’hui. En effet, l’article 135, §2 de la Nouvelle loi communale, permet au bourgmestre de prendre toute mesure individuelle destinée à assurer dans la commune le maintien de l’ordre public, c’est-à-dire de la sécurité, de la tranquillité, de la propreté ou de la salubrité publiques. Par salubrité publique, on entend tout ce qui touche à l’hygiène et à la santé des habitants d’une commune. La protection de l’ordre public vise non seulement les espaces publics mais également les espaces accessibles au public ou dans des lieux privés.

 

Partie B – Questions posées au Collège des Bourgmestre et Echevins :

  1. Trouvez-vous normal que cette odeur de brûlé ait persisté dans les locaux de l’école pendant autant de mois et à un tel point que des enfants rentraient chez eux avec des vêtements qui sentaient le brûlé ?
  2. Avant de permettre à l’école de réouvrir partiellement et ensuite totalement, pourquoi n’avez-vous pas fait revenir le SIAMU (ou éventuellement un organisme externe) afin qu’ils effectuent des tests de salubrité des bâtiments (test de qualité de l’air intérieur pour s’assurer que les lieux accessibles à tous sont bien entièrement décontaminés de tous HAP, COV, … et que les bouches d’aération de la salle polyvalente sont bien condamnées) ? Seulement l’école ou le Bourgmestre en tant que responsable de sa commune (et ce même s’il ne s’agit pas d’une école communale) peut demander aux pompiers d’effectuer ces tests. Les frais de l’intervention sont très limités et représentent minimum 188 EUR pour une visite d’1 heure du service prévention des pompiers.
  3. Vu que la commune a apparemment été contactée par ces parents d’élèves dans les semaines qui ont suivi la réouverture de l’école, pourquoi n’avez vous pas décidé à ce moment de faire réaliser ces tests pour objectiver la situation? Avant de vous interpeller, j’ai bien entendu pris le temps d’échanger avec la direction et le pouvoir organisateur de l’école et il ressort de mes prises de contact que ceux-ci estiment ne pas devoir réaliser une telle analyse de la qualité de l’air si vous, en tant que Bourgmestre, ne le leur demandez pas …
  4. Alors que la salle polyvalente a été vidée des déchets carbonisés le 12 janvier et du 10 au 19 avril, les cours dans toute l’école ont continué. Estimez-vous que modifier les entrées et sorties de l’accès à ce bâtiment suffisent à éviter toute diffusion de produits toxiques dans les locaux occupés par des enfants et une partie du corps enseignant ? N’aurait-il pas été possible d’organiser cette évacuation des déchets carbonisés durant une période de vacances scolaires ?
  5. Que comptez-vous faire dans les prochains jours pour rassurer toutes les personnes qui fréquentent l’école ?
  6. Comptez-vous tirer des enseignements afin qu’une telle situation ne se reproduise pas ailleurs dans la commune ?

 

Résumé de nos échanges lors du Conseil Communal du 25 avril puis par email : 

J’ai été fortement choquée par la teneur des interventions du Bourgmestre tant à mon égard que dans le dossier lui-même, et ce tant sur la forme que sur le fond. Certaines personnes de son parti politique se sont également joints à lui en criant. C’était particulièrement pénible. Cécile Vainsel a été la seule à prendre la parole pour se désolidariser de l’attitude de certains de ces collègues qui ne me laissaient pas m’exprimer.

Sur la forme : je constate que – tant pour ma première interpellation relative à ce dossier, le 18 octobre 2022, que pour cette nouvelle interpellation du 25 avril – le Bourgmestre ne répond pas directement à mes questions. Il tente plutôt de déplacer le problème en
m’accusant publiquement à tort et en me prêtant des intentions que je n’ai pas. Je trouve tout cela contre-productif.

Le 18 octobre, il m’avait accusée publiquement de divulguer des informations confidentielles alors que je n’évoquais que des informations qui avaient été publiées dans les journaux ou sur la page Facebook du SIAMU.

Ce 25 avril, puis encore par email le 26 avril rebelote : il m’a accusé publiquement d’avoir « privilégié [mon] investigation au fait de prendre contact avec [vous] rapidement pour discuter de ces faits qui, s’ils étaient fondés, pourraient en effet être très préoccupants ».

C’est là, à nouveau une accusation gratuite, sans le moindre fondement. En effet, c’est précisément suite à mon « investigation », comme il l’appelle, et à mes conversations téléphoniques, les 21 et 22 mars, avec la Direction de l’école et un membre de son PO, que la bouche d’aération a été colmatée le 23 mars. Ceci a déjà permis de modestement réduire les risques pour les enfants. 

Comme je lui ai répondu par email le 5 mai : je pourrais retourner l’accusation. J’ai envoyé mon interpellation le 19 avril. Pourquoi ne pas m’avoir contacté directement pour voir comment nous pourrions agir de concert dans ce dossier et au lieu de préféré attendre le 25 avril pour m’attaquer publiquement ?

Sur le fond, pour démontrer que ce que j’avançais était fondé et dans le but d’avancer positivement dans ce dossier : j’ai envoyé toutes les preuves demandées par email le soir-même après le conseil Communal et le reste le 5 mai :

  1. Les photos de la bouche d’aération ouverte puis colmatée ;
  2. Une photo prise à la dérobée de la porte ouverte donnant sur la salle polyvalente ;
  3. Des photos des bénévoles qui ont bel et bien nettoyé les locaux après l’incendie. En effet, le Bourgmestre avait contesté ce fait et dit que tout avait uniquement été nettoyé par une entreprise spécialisée. Il n’était probablement pas aux faits de la réalité ;
  4. Et surtout les coordonnées de certains des parents inquiets qui ont donné leur l’autorisation afin que le Bourgmestre puisse les contacter individuellement. Les autres ont préféré rester dans l’anonymat pour diverses raisons personnelles. Les parents ont mis par écrit, à ma demande, leurs inquiétudes et confirment leur souhait que ce test de la qualité de l’air intérieur de l’école soit réalisé.

J’espère que tout cela permettra :

  1. de réaliser le plus rapidement possible ce test (pendant les vacances de printemps ?), par un acteur indépendant de la société de nettoyage qui est intervenue dans l’école (SIAMU ou un organisme de contrôle tiers). 
  2. d’obtenir des résultats rassurant (et si ce n’est pas le cas, agir en conséquence et effectuer le nettoyage/travaux complémentaires) afin que la direction de l’école puisse ensuite communiquer de manière transparente aux parents.
  3. à l’avenir, au Bourgmestre d’interpréter mes interpellations comme des opportunités pour avancer ensemble plutôt que comme des attaques contre lui, ce qui n’a jamais été, ni ne sera jamais, mon intention.

 

Visionnez la totalité de nos échanges lors du conseil communal du 25 avril sur la chaîne Youtube de la commune.

Avril 23 : Inquiétudes concernant la santé des enfants suite à l’incendie de l’école Notre-Dame des Grâces
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