Bien que j’ai l’énergie et l’envie d’assumer pleinement mon mandat de conseillère communale durant mon congé de maternité, siéger deux soirs par mois au conseil communal et à la commission de celui-ci (et donc percevoir un jeton de présence à chaque fois) me ferait perdre l’indemnité de maternité accordée par l’Inami. Vu qu’il n’est pas possible de siéger tout en refusant le jeton de présence et que les jetons de présence perçus ne constituent qu’une petite fraction de l’indemnité de maternité accordée par l’Inami (environ 10%), siéger au conseil communal représenterait donc pour moi une perte de revenus mensuels d’environ – 90%.
A l’heure où il est de bon ton d’appeler à une plus grande participation des femmes en politique et une égalité homme-femme, je regrette donc de constater que la réglementation fédérale est actuellement un frein à l’engagement en politique des femmes, et plus précisément celles qui souhaitent agrandir leur famille. Je regrette également de constater que le législateur semble estimer que le conjoint n’est certainement pas capable de s’occuper d’un nouveau né deux soirs par mois lorsque la maman souhaite siéger au conseil communal.
La situation est pourtant bien connue des parlementaires fédéraux : au cours de précédentes législatures, en 2010 et en 2012, des parlementaires du MR et du CDH ont introduit des propositions de loi visant à supprimer ce frein à l’engagement des femmes en politique. Malheureusement, aucune d’entre elles n’a été adoptée suite à un avis du conseil national du travail.
D’autres cas se sont déjà présentés comme ceux d’Elise William à Auderghem en 2012 et 2014, et de Diana Nikolic en 2007.
Suis-je donc résignée à rester inactive durant mon congé de maternité ? Pas du tout ! Tant que ma santé et celle de ma fille le permettront, je compte bien continuer à suivre les dossiers en cours et assister au conseil communal, mais parmi le public.
Respecter au mieux mes engagements auprès des électeurs qui ont voté pour moi en octobre 2018 est important pour moi !