Après avoir été contactée et questionnée par des citoyens inquiets concernant le permis d’abattage de 408 arbres récemment affiché dans le Parc de Woluwe, j’ai contacté la secrétaire communale afin d’obtenir tous les éléments du dossier (la demande de permis d’urbanisme, l’étude qui explique la localisation des arbres et la nécessité des abattages ainsi que l’avis de la commune rendu concernant le permis d’urbanisme). Celui-ci faisait plus de 400 pages.
- Il en ressort que :
- L’abattage de ces 408 arbres constitue la troisième phase du plan de gestion des massifs boisés du parc de Woluwe présenté par Bruxelles Environnement, et qui a débuté en novembre 2018. Six phases de coupe étalées sur plusieurs années sont prévues. Les abattages (1000 à 1200 spécimens au total sur les 17.000 que compte le parc) seront compensés par les replantations (2.000 sujets de toutes essences). Ce plan de gestion a été rendu nécessaire par la surdensité de certaines espèces avec notamment pour conséquence une perte de la diversité biologique initialement présente, un très haut niveau de compétition entre les arbres, une diminution de la vigueur des arbres, une fermeture des milieux, etc. Les massifs boisés souffrent également de problèmes phytosanitaires qu’il faut traiter au plus vite. Enfin, ce plan a également pour but de sécuriser le parc qui doit être fermé au public dès que le vent dépasse les 60km/h (au lieu des 90km/h dans les autres parcs de la Région) et de préserver les vues et les panoramas que composent les massifs forestiers.
- Sur les 408 arbres à abattre, 204 le seront pour des raison phytosanitaires (dont 45% sont dûs à un champignon « Amillaria ») et de sécurité des usagers du parc. Ils sont répartis sur l’ensemble du parc. Les 204 arbres restant le sont afin de permettre à certains massifs de se régénérer (il y a trop d’arbres proches des uns et des autres avec les conséquences mentionnées dans le point ci-dessus).
- Pour la sécurité des promeneurs, 50 arbres ont dû être abattus en urgence la semaine du 8 avril. Les coupes suivantes ne seront effectuées qu’après la période de nidification qui prendra fin le 15 août afin de limiter l’impact des abattages sur l’avifaune.
- La Commission Royale des Monuments et des Sites (C.R.M.S.) insiste notamment (1) sur la nécessité de renforcer les densités de certaines plantations d’ici mars 2021; (2) de poursuivre le travail des créateurs du parc en continuant le travail de collection dendrologique, (3) de prendre les mesures prophylactiques nécessaires afin d’éviter que le champignon ne se propage; (4) de compléter le plan de gestion des massifs par une stratégie de gestion des autres éléments du parc (plans d’eau, chemins, pelouses et espaces ouverts, mobilier, etc.) endéans les 12 mois de la délivrance du permis; et (5) de placer les clôtures provisoires de manière à ce qu’elles ne soient pas visibles depuis les vues principales.
- Le Collège a approuvé à l’unanimité le projet de délibération le 27 février 2020 sur base de l’avis émis par la C.R.M.S.
A mon sens, ce dossier me semble très bien ficelé (ex: chaque arbre a abattre est cartographié et les raisons de son abattage sont détaillées), l’avis de la C.R.M.S. qui doit être respecté dans le cadre de cette demande de permis d’urbanisme me semble pertinent et important. Je trouve donc la situation rassurante.
J’ai ainsi pu faire part de mon analyse aux citoyens et, je l’espère, les rassurer. Il ne s’agit pas d’une destruction sauvage d’un des poumons vert de Bruxelles mais au contraire d’une stratégie mise en place afin de le conserver et sécuriser les lieux.
Quelques liens utiles:
Eclaircie des massifs forestiers au parc de Woluwe
L’Info fiche « Gestion des massifs boisés – Parc de woluwe »
Présentation réalisée par Bruxelles Environnement : « Mise en œuvre du plan de gestion des massifs boisés – Parc de Woluwé »
L’article de presse sur le sujet de BX1
+ Vous retrouverez également sur le site de Bruxelles Environnement toutes les informations liées à ces abattages et au plan de gestion des massifs boisés.